Spectacle vivant

J'avais un peu plus de 20 ans quand je suis entré à la Rose des Vents.
J'étais colleur d'affiches, diffuseur de plaquettes-programmes, ouvreur de salle, coursier... Bon, ce n'était pas la panacée. Les cadres de La Rose des vents, partie majoritaire du personnel, étaient d'abord des militants, toujours en conflit politico-culturel avec la Ville. Ils se proclamaient au service du peuple et de son éducation culturelle… C'était encore l'époque. Pas des mauvais bougres non, mais des egos surdimensionnés, lourdingues.

En trois ans, heureusement, j'ai rencontré des gens singuliers qui me titillent encore la mémoire. Ainsi Cueco, peintre-scénographe, une mine d'or de bonté et de finesse… Ensuite je me revois, tremblant d'impatience avant d'assister au spectacle d'une compagnie de Barcelone, El Comediants, qui défilèrent également en plein marché à Croix, un dimanche de communiantes… Frissons du spectacle vivant, et de mes vingt ans.