J’en appelle à ma mémoire…….

Par Francine
le 15.02.2016
Juin 1981 – Décembre 1999 : Soit 18 ans et demi engagée au poste de comptable.

J’en appelle à ma mémoire.......

Les années somptueuses
Je ne connaissais rien au théâtre, j’étais dans la musique. Mon patron était un mélomane averti, mais il aimait beaucoup le milieu théâtral avec son ami du TPF. Lorsque je suis arrivée à la Rose des Vents, chez Pierre-Etienne Heymann, j’ai découvert entre autres « MACBETH » et « RABELAIS », et j’ai appris ce qu’était le vrai théâtre. On y travaillait de façon organisée et sérieuse: les réunions hebdomadaires me fascinaient par leurs structures où chacune, chacun, notait soigneusement ses responsabilités. On ne revenait pas sur une réunion, on relisait ses notes. Rien n’était laissé au hasard. Mon travail de comptable à la fois pour La Rose des Vents et la cellule de création La Planchette était d’une rectitude immuable et j’aimais ça.
J’ai appris aussi à appeler ceux qui m’entouraient par leur prénom et à les tutoyer (je n’y étais pas habituée !) Lorsque j’ai dit bonjour pour la premiére fois au directeur, « Bonjour monsieur ! » il m’a rectifiée aussitôt : « Moi, c’est Pierre-Etienne ! » J’ai infiniment aimé mes années Pierre-Etienne. Malheureusement elles n’ont pas duré longtemps.

Les années « Ubuesques »
De l’auréole idéale qu’avait laissée Pierre-Etienne, je suis passée d’une direction équilibrée et solide, à une administration binôme, complétement farfelue, décalée et rocambolesque.
Le tandem exécutif –au demeurant sympathique-, basé sur l’affectif avant tout, grand amateur de pots et de fétes, manquait cruellement de réalisme. Les extravagances en tous genres du couple et leurs décisions périlleuses étaient vouées tôt ou tard à l’échec. Travailler dans ces conditions était devenu aléatoire, car du côté administratif, ça laissait à désirer aussi. Cependant, il y eut quelles belles pages, ex : Madame de Sade, ou le fantastique cirque Zingaro de Bartabas ! Quel dommage ! Finalement, ces années tempétueuses ont du étre abrégées prématurément.

Les années durablement durables
Didier Thibaut est arrivé à temps pour redresser le navire. Il avait à la fois à redonner du prestige et de la qualité à la maison, et repartir sur les traces de Pierre-Etienne : assurer une solidité, une renommée dans un autre registre, à la fois sérieux, varié, ouvert aux jeunes auteurs et dans de multiples disciplines. Il était tenu à faire son chemin dans la durée. Infatigable découvreur de talents, dans l’écriture, la danse, la mise en scéne, le jeune public, et autres ateliers, il a créé des partenariats avec l’Europe et déniché d’incroyables artistes jusqu’en Russie. Pour moi, c’était aussi le début de l’informatique et l’adaptation à tout ce matériel en plein essor qu’était l’ordinateur! D’abord dubitative (j’avais peur de devenir un robot sans identité !) je me suis passionnée en constatant tous les avantages dont je bénéficiais. Le Théâtre avait acquis une haute renommée dans la région et ne cessait de faire des abonnés. Les tempétes ministérielles, les changements de régimes politiques, les gréves, les restrictions de budgets, et méme les contrôles, ne faisaient baisser les bras de personne. On continuait envers et contre tout. On consultait. On s’adaptait. On calculait. L’équipe était soudée. J’ai été la seconde à prendre ma retraite (la premiére était Mado du Méliés)
J’ai reçu de nombreux témoignages affectueux et sympathiques remontant à mes débuts en 1981. Un parcours riche en appréciations humaines, riche en amitiés, riche en émotions comme en peurs, comme en bonheurs. Une tranche de vie intense, inoubliable.

Bon anniversaire et longue vie à la Rose des Vents !
Francine Demester.

    
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