Oh Pippo

Chaque début d'année mon groupe d'amis et moi-même nous réunissions chez l'un ou chez l'autre avec nos brochures et nous faisions notre "planning" à l'année.

En feuilletant les pages de La rose des vents je suis tombée sur Pippo et sa belle œuvre Dopo la Battaglia. Mon sang n'a fait qu'un tour. Voir son nom me replongeait 5 ou 6 ans en arrière quand, en classe de seconde j'atterrissais pour l'une des premières fois dans une salle de spectacle pour y voir Questo Buio Feroce. Le voir si près de chez moi dans une salle que je fréquentais me semblait irréaliste.

J'y suis allée seule et je suis arrivée en retard. J'étais au premier rang. Face à lui. face à la compagnie. Face à la lumière la musique la scénographie l'amour la joie la haine l'humour le sarcasme l'excentricité l'extrémisme de Pippo Delbono. Le poète en colère.

J'ai pleuré. Incapable à la fin de discuter avec les gens, je me suis enfuie comme j'étais arrivée. Vite. Sur le chemin du retour je me suis perdue. J'ai paniqué . J'ai pleuré encore et j'ai finis par me poser dans un coin de rue pour reprendre mon calme. Une fois encore il avait touché quelque chose en moi de sensible que j'avais enfoui et qui était fragile.

Ce soir la j'ai décidé de mener une sorte d'enquête . 3 ans plus tard je passais ma soutenance de master 2 avec comme titre : la passion du corps , autour des œuvres de Pippo Delbono et Alain Platel. De ce soir là jusqu'a ma soutenance il ne m'a jamais quitté.

Aujourd'hui, 1 an après, Pippo ne fait plus partie de mon quotidien, et il me manque.